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Libération
Critique

Plus belge la vie

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publié le 18 juin 2008 à 3h55

Hasard de programmation, sortent cette semaine deux comédies sur des tandems masculins signés par des excentriques issus des rangs de Canal +. La Personne aux deux personnes, de Nicolas et Bruno, (lire critique page 27 et leur portrait en dernière page) et Eldorado, de Bouli Lanners, racontent l'un et l'autre la coexistence forcée d'un duo de compères a priori mal assortis et qui finissent, vaille que vaille, par faire bon ménage. Les aventures de ces nouveaux Laurel et Hardy 2008 servent une double représentation de notre époque fondamentalement divergente.

Nicolas et Bruno partent d'une situation de trop-plein (signes, codes, discours, images.) et fondent leur comique sur la frénésie effarante d'un personnage en pleine crise schizo. Bouli Lanners, fidèle en cela à une tendance belge au «plat pays», inscrit son deuxième long-métrage (après le remarqué Ultranova, en 2005) dans un régime de large déflation. Peu de personnages, peu de mots, peu d'éléments délivrés au spectateur pour qu'il comprenne d'où le film vient et où il va au juste.

Un soir, Yvan (Bouli Lanners lui-même), la quarantaine mal attifée, rentre chez lui et trouve la porte de sa maison fracturée. Le jeune cambrioleur, Elie (Fabrice Adde) est encore là, caché sous le lit, un bocal rempli de petites pièces coincé contre la poitrine.

Drôle de début pour une rencontre, mais ce qui normalement devrait se finir au poste de police se poursuit en road-movie à bord d'une Chevrolet bleue, directi