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Libération
Interview

«Pour moi, Israël a envahi le Liban»

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publié le 25 juin 2008 à 4h01

L'Israélien Ari Folman est parti pour un tour du monde après son service militaire. Son grand voyage s'est arrêté au bout de quinze jours, quelque part en Asie du Sud-Est, d'où il enverra des lettres racontant les péripéties d'un périple avorté. Rentré chez lui, il étudie le cinéma, signe des documentaires et deux longs-métrages, Sainte Clara (1996) et Made in Israël (2001). Il évoque pour Libération l'expérience de son premier dessin animé en forme d'anamnèse politique.

La nature de votre film a-t-elle varié entre la mise en chantier du projet et sa réalisation ?

Il n'a jamais été question que Valse avec Bachir soit autre chose qu'un film d'animation. Depuis le début. Ce n'est pas une décision prise sur le tard. Ce n'est pas non plus parce que, en tant qu'Israélien, je ne peux pour l'instant retourner sur le sol libanais, donc à Sabra et Chatila. On aurait pu contourner ce point si on avait voulu. Non, le dilemme qui s'est posé était celui du coût. Les budgets dévolus aux films de fiction israéliens ne m'auraient pas permis de faire une fiction d'une aussi grande ampleur. On aurait rogné sur tout. Faire un documentaire suivant les canons habituels, avec sa succession d'interviews, ne m'excitait pas. On en a tourné un, durant l'année de préparation, dans la mesure où chaque intervenant a effectivement été filmé et les propos archivés, mais pour ce film, je ne voulais pas me contenter de ça. L'animation a été une découverte pour moi, qui jusqu