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Libération

«Capitaine Alatriste» & «Au bout de la nuit»

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par BAYON
publié le 2 juillet 2008 à 4h08
(mis à jour le 2 juillet 2008 à 4h08)

«Ces bottes, c'est de l'arrogance, ou de la pauvreté ? - Les deux, Excellence.»Capitaine Alatriste qui répond ainsi est aussi capitaine que notre Fracasse. Viggo Mortensen est l'atout de ce spaghetti de cape et d'épée qui en a deux autres (atouts) : son esthétisme à costumes et sa lenteur. Le défaut de ces qualités d'Alatriste est la même lenteur qui le stylise ou paralyse, en poses faute d'histoire. Les crevés de bravos bien râpés, la trame est si décousue qu'on voit à travers.

On voit que cela remonte au XVIIe castillan, sur fond de guerre en Flandres ou en France mousquetaire. On sait que le capitaine (qui «n'était pas le plus honnête ni le plus pieux, mais il était vaillant.») élève le fils d'un compagnon tombé au combat : Inigo. Le reste au petit bonheur : Inquisition, complots de palais, royauté vérolée, canons, duels.

Les dialogues portent à faux, comme la dramaturgie, les blessures mortelles sont sans conséquence ; l'ambiance tient lieu de toute intrigue. De tavernes en ruelles louches, de grands d'Espagne en coups de main, dépenaillé avec lustre, c'est l'anti-gnangnanNarnia.

Diego Alatriste est assez Pardaillan ; chevalier gueux, il tourmente galamment la poignée de sa rapière, ses moustaches se hérissent. En regard, le rejeton tôt hors-jeu, le faire-valoir au niveau est Noriega, courtisan protecteur dont les rapports SM avec Alatriste finiront en coups de pied au visage.

Un monopar