Alors que les Parisiens ne sauront plus où donner de la tête avec Paris Cinéma, les Marseillais ont rendez-vous avec leur rituel festival du documentaire, 19e édition.
Depuis que la manifestation a été reprise en main par Jean-Pierre Rehm, le FID est devenu un énorme laboratoire prospectif où s'anticipent avec une ou deux encablures d'avance les enjeux voués à secouer la planète cinéphile. L'an passé par exemple, il décidait de mêler à sa sélection docu des films de fiction, manière de radicaliser encore une défiance de principe avec la vocation générique du festival lui-même. Une prise de risque propre à dérouter les intégristes du «réel» et du «réalisme».
Pulsion. A Cannes, en mai, on a vu la vieille question du franchissement de frontière entre captation pure et artefact rusé revenir sur le devant de la scène, avec des objets impurs tels que Valse avec Bachir d'Ari Folman, documentaire d'animation sorti sur nos écrans mercredi dernier, ou Entre les murs de Laurent Cantet (palme d'or), qui opère un désajustement total des repères entre ce qui relève de la mise en scène in vitro et de la spontanéité in vivo. C'est aussi que tout spectateur vit désormais entouré d'images qui documentent à flux tendu et dans le maelström hypnotique du Net les événements du monde et les turpitudes privées, moulinant au mixeur Web tracts propagandistes, flashs porno, clips, infos télé et infos parodiées, rumeurs virales et faits balayés par le vent de l'invérifiable généralisé.
Un fi