Bien qu'il ait longtemps travaillé au sein du studio Aardman qui devait exploser avec les créatures de Nick Park, Wallace et Gromit, Barry Purves n'a jamais connu la célébrité en dehors du cercle des aficionados de l'animation qui le tiennent pour une légende vivante. Il faut dire que Purves n'a jamais signé de long métrage, il s'est toujours attaché à des formats courts et son oeuvre tient en six films aujourd'hui rassemblés dans un DVD. Soit moins de deux heures de films en dix ans, si on les met bout à bout, entre Next (1989) et Hamilton Mattress (2001). Pourquoi si peu ? Parce que Purves est une sorte d'intégriste de l'animation image par image, la stop motion capture, et qu'il fait tout lui-même (auteur, réalisateur, animateur de marionnettes). Parce que surtout il se fixe des défis qui rendent une tâche, déjà a priori compliquée en elle-même, aux limites du réalisable.
Bricolage. Par exemple pour Next, son premier film, il décide de résumer l'intégralité du théâtre de Shakespeare en dix minutes ! Sur une scène, passant une audition devant un metteur en scène indifférent, le dramaturge élisabéthain devient un magicien qui ne dit pas un mot, mais traverse son propre génie via signes, accessoires, postures, symboles qu'il exhibe et escamote à toute vitesse. Plus tard, dans une commande pour la télévision britannique, il produit une version digest du Rigoletto de Verdi, une demi-heure de spectacle où la scène de l'opéra n'apparaît p