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Libération
Critique

La hot sur la montagne

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publié le 9 juillet 2008 à 4h14

Mais qu'est ce que c'est que cette histoire total brindezingue, qui vous laisse guilleret et légèrement ahuri ? Le rire déclenché n'a rien de celui de bidonneurs péteurs de sous-ventrière ou fendeurs de pipe. Ce serait plutôt un sourire permanent et perplexe, comme ravi de se déconnecter d'un réel sociologique et émotionnel, d'une modernité explicite et gore. Car, il y a dans la dernière comédie des frères Larrieu, goupillée à l'arrache et tournée à la diable, des vieilleries excitantes et des incongruités rien qu'à eux.

Pour faire simple, nous avons un couple de comédiens célèbres aux désirs dissociés qui viennent dans les Pyrénées demander à la nature verticale de remédier à leurs difficultés horizontales : nymphomanie pour elle, asthénie pour lui. Comme on est chez les Larrieu, cela ne se distillera évidemment pas en étude de moeurs psychologisante, ni en prise de chou de Bruxelles. On croisera un ours à la fourrure acrylique et à la libido extatique, trois moinillons naturistes et mélomanes parmi lesquels Philippe Katerine, et un cuisinier-sherpa nommé Tenzing et parlant tibétain non dans une anticipation de la guerre dalaï lama-Pékin-JO, mais en un hommage au compagnon d'Hillary, l'escaladeur d'Everest.

Hystérie. Pour faire plus compliqué, il y a aussi tout un ping-pong narratif entre ces «vils» instincts censés vous mettre plus bas que terre et cette théorique élévation des montagnes rédemptrices. Au risque de la congélation.

Du grand air, de l'exercice, et l'hyperventila