Kung Fu Panda commence sur les chapeaux de roue, avec un panda surexcité, jouant des bras façon baguettes, vantant avec le dernier des mauvais goûts «la topissitude». L'adrénaline tombe d'un coup et le panda de son lit. Dans la vraie vie, Po est du genre gros plein de soupe, d'une maladresse à toute épreuve à l'inverse des prouesses de ses rêves de kung-fu. Pire, Po donne dans la nouille, la spécialité de son restaurateur de père qui voudrait que son fils reprenne l'affaire qui marche à fond dans la vallée. Se passant de génération en génération une recette mystère.
Obèse. A la manière de Schrek, l'ogre pétomane également sorti des studios DreamWorks, Po a l'étoffe d'un antihéros. Et l'histoire fonctionne sur cette incompatibilité majeure : le kung-fu, art martial qui requiert agilité, mental puissant et réflexes aiguisés n'est franchement pas fait pour un panda obèse et boulimique. On voit mal comment l'animal pourrait coller à la prophétie millénaire qui prédit qu'un guerrier dragon viendra sauver la vallée et ramener la paix. On devine vite quelle sera la suite, voire la fin. Le coup de l'appelé, de l'initiation par un maître et le duel singulier sont du déjà vu. Mais l'ensemble est raconté avec une bonne dose d'humour.
La lourdeur et la gaucherie de l'animal noir et blanc s'étale dans un décor tout en finesse. Le film restitue l'atmosphère de la Chine antique, avec des paysages délicatement pastels, des pêchers aux pétales roses d'une légèreté incomparable et