«Je ne veux pas contrôler cette force, je veux m'en débarrasser», dit Edward Norton le héros. «Mais c'est en toi.», lui dit sa fiancée Liv Tyler, rêve amoureux pour petits garçons attardés - toute laiteuse, si molle et dolente. C'est tout le problème, et le film : que faire de ça ?
Le film répond pragmatiquement en interrompant un coït dangereux entre la Belle et le Hulk expansif. Dangereux pour qui ? On n'ose songer à tant de verdeur surtendue... Norton répond idéalement par le débat moral, l'éthique du dépassement, l'amour ; avec l'aide du lâcher-prise, des techniques de respiration capoeira, pour ménager la pulsion animale, lorsque la fureur monte en bouffée de fièvre verte aveuglante, délirante. Ne manque que le truc de la tête dans le sac plastique pour rétablir le taux de CO2 en hyperventilation.
Edward Norton, meilleur acteur de sa génération et catégorie, mine de rien, répétons-le, rajeunit comme d'habitude depuis quinze ans, tout en imperfection de douceur intime, quasi évanescent à force de feutré dans le geste, la voix, et le regard de chien battu, dans la peau du monstre vert.
Contre-emploi. Tim Roth en revanche, autre fétiche maison, ado prolongé dans le récent Funny Games Remix, du bon (mauvais) côté du manche, fait rire lorsqu'à la question «Quel âge avez-vous ? 45?», il répond : «Non, 39», alors qu'il en accuse là 60 bien tapés ; à contre-emploi d'autant plus exponentiel en guerrier de l'enfer, vu sa complexion ch