Boudé par la critique lors de sa présentation à Cannes, le deuxième long-métrage de Jennifer Lynch (la fille de son père) est un thriller dont l'intrigue à tiroirs, ponctuée de flash-back sanglants, fait la part belle à la violence gratuite qui, selon l'intéressée, est présente en chacun de nous.
Fillette. Aux confins d'une petite ville tranquille des Etats-Unis, les flics du coin sont dépassés par une série de meurtres sans mobile. Deux agents du FBI interprétés par Bill Pullman et Julia Ormond viennent alors leur prêter main forte, pour interroger les trois témoins principaux : un policier, une junkie et une fillette de 8 ans.
Jusqu'ici, en effet, rien d'original. Lors des vingt premières minutes, on a même l'impression d'être dans un épisode de la série les Experts, où des fédéraux prétentieux donnent des leçons d'investigations à ces culs-terreux de flics. Mais force est de reconnaître que s'arrêter à ce genre de sentiments serait faire preuve d'injustice à l'égard de la cinéaste. Car Jennifer Lynch réalise ici une oeuvre prometteuse. Le procédé du flash-back, s'il a été maintes fois utilisé au cinéma, est manié avec brio et contribue à renforcer la tension dramatique, avec une intrigue construite depuis le point de vue singulier des trois témoins. A l'écran, ces instants vécus ne calquent jamais tout à fait aux dires recueillis lors de l'instruction. Comme toujours avec les Lynch, la vérité n'est jamais ce qu'elle semble être, tout est affaire d'interprétation.
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