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Libération
Interview

«Etre un laboratoire pour la découverte»

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publié le 13 août 2008 à 4h36

Frédéric Maire, 46 ans, est directeur du festival de Locarno depuis 2006 et futur président de la cinémathèque suisse.

Quelle est votre définition d'un festival «coincé» entre Cannes et Venise ?

Locarno est un festival «à côté», à part, volontairement différent. Il ne privilégie pas le tapis rouge ou la présence de stars pour le seul effet people. Nous avons la chance de disposer d'une liberté totale dans nos choix, de pouvoir les confronter dans l'immédiateté d'un énorme public, qui est depuis longtemps international, européen. Dans ce petit pays qui, d'un point de vue hollywoodien, pèse si peu sur le marché mondial, Locarno reste un événement exceptionnel, qui a pris avec le temps les dimensions d'un gros festival de rock ou de tout autre événement estival incontournable. Notre meilleur atout reste la Piazza Grande, ses projections en plein air et ses 7 000 places. Sur le fond, le festival reste animé par cette volonté historique que je perpétue : être un laboratoire pour la découverte. C'est dans nos gènes ; Locarno est rebelle, expérimentale, polémique, exploratoire. Mais en jetant des ponts et en osant, par exemple, programmer Philippe Ramos en sélection officielle, ou en présentant le dernier Hou Hsiao-hsien sur l'écran géant de la Piazza. Jamais le cinéaste taïwanais n'a connu une projection aussi grand public qu'ici.

La sélection du documentaire le Soleil de l'avenir, sur le genèse des Brigades rouges, a soulevé une tempête en Italie où le ministre de la Culture de Berl