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Libération
Critique

Mères agitées

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publié le 13 août 2008 à 4h36

Une femme circule en voiture dans Paris, quand elle se retrouve bloquée par les pompiers qui interviennent sur un incendie. On évacue des gens et la fumée rend la situation délicate. Sans grande manifestation émotionnelle, la femme passe son chemin. La première scène de l'Empreinte de l'ange ressemble à un faux départ, dans la mesure où, comme irréellement animée, elle ne montre rien de plus que ce qu'on vient de décrire. Il faudra patienter plus d'une heure pour saisir sa dimension symbolique, pour le coup essentielle dans la charpente du récit.

Ainsi va le deuxième long métrage de Safy Nebbou (le Cou de la girafe, 2003), toile d'araignée qui se tisse entre silences ambigus et paroles allusives. La femme du début se nomme Elsa. Omniprésente, elle aurait même pu donner son titre au film, style «Elsa, une amie qui vous veut du bien», en référence au film de Dominik Moll qui avait refroidi la fin de l'été 2000 - et remporté un franc succès. Car Elsa est aussi du genre redoutablement serviable. Un jour qu'elle va chercher son fils à un goûter d'anniversaire, elle tombe en arrêt devant une fillette dont elle se sent plus proche que nul ne pourrait l'imaginer. Ignorant tout de son identité, elle intrigue pour rencontrer les parents et commence à se lier avec la mère, bourgeoise moderne, plutôt avenante et détendue, qui met un moment avant de se poser des questions. Car Elsa, séparée de son conjoint et employée en pharmacie qui gobe les médocs comme d'autres les bobar