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Libération
Critique

Deux «K» à part

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Mostra de Venise. La 65e édition sort les monstres sacrés : Kiarostami et Kitano.
publié le 30 août 2008 à 4h47

Après une ouverture décontractée (et accueillie avec décontraction) avec Burn After Reading des frères Cohen, la Mostra a balancé dès les premiers jours deux poids lourds : Kiarostami et Kitano. L'un ne doutant de rien, l'autre doutant de tout. Etre un artiste contemporain est en passe de devenir le grave problème de Kiarostami. A l'époque de Et la vie continue, il suffisait à l'Iranien de filmer une voiture dans une montagne pour tenir tête aux meilleurs artistes land art. La critique lui ayant répété (à raison) qu'il était un maître, Abbas signe depuis des plans qui visent l'art. Ten mis à part, qui était tout en radicalité, il a passé ces six dernières années à s'éparpiller entre vidéos loupées, photos plates, expos prétextes et mise en scène de pièces du répertoire traditionnel iranien. Shirin est le contrechamp d'une de ces pièces. La caméra est dans la salle, et dans la salle seulement, examinant en gros plan un public féminin composé de 114 actrices iraniennes et d'une star française, Juliette Binoche (Kiarostami tournera avec elle en 2009). On ne verra que ça, des visages. Qui rient quand il faut rire, qui pleurent quand il faut pleurer. Tout est prévisible, démonstratif.

Kitano, c'est autre chose : Achille et la Tortue vient clore une trilogie sur la création. Les deux premiers volets alliaient l'exercice d'autoflagellation réussi au grand n'importe quoi. Kitano avait promis de revenir à quelque chose de plus cadr