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Libération
Critique

Carnaval de fachos à Rio

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publié le 3 septembre 2008 à 4h51

Honoré, à la surprise générale, par un ours d'or au festival de Berlin en février (jury présidé par Costa-Gavras), poursuivi par sa réputation du film le plus applaudi, piraté et controversé de l'histoire du cinéma brésilien, Tropa de Elite décrit le sale boulot des escadrons de la Bope, l'unité spéciale de la police de Rio chargée de combattre à la fois la corruption dans les rangs des flics de la ville, et la criminalité endémique des favelas tenues par les gangs du narcotrafic.

Speedé. Portant pour insigne sur leurs uniformes noirs une tête de mort traversée d'une dague, ces Robocops inflexibles tirent indifféremment sur leurs collègues ripoux et tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à un dealer en tongs. Fiction d'un cynisme évasif prônant l'adoration du machisme «en uniforme de style SS» selon le Guardian,«film de recrutement pour voyou fasciste» pour Variety,Troupe d'élite a suscité les commentaires dégoûtés de nombreux critiques, notamment anglo-saxons, pourtant habitués avec les films d'action hollywoodiens aux roulages de mécaniques et à la subtilité zéro. Mais il faut reconnaître que ce thriller speedé, nourri de l'expérience de l'ex-capitaine Rodrigo Pimentel, ancien des Bope, et coproduit par les frères Weinstein, n'est pas encadré par les précautions politiquement correctes que s'assignent, bon an mal an, les scénaristes et cinéastes américains. Les commissariats sont représentés comme un repaire de minables sous-pa