Le prologue d'Inju, une parodie des films de sabre sixties en chromo d'époque, vaut pour indication à plus d'un titre. Il avertit que tout, dans le spectacle à venir, sera affaire de faux-semblants, en même temps qu'il donne le ton : l'idéal de la mise en scène de Barbet Schroeder, pour son premier film tourné au Japon, est à chercher du côté du grand cinéma classique, la maîtrise uniforme, et faussement en ordre, du cinéma des années 50-60, contemporain de l'époque où Barbet Schroeder n'était encore qu'un cinéphile averti. Une fois le film terminé, une fois révélée la solution d'une intrigue qui peine à trouver son originalité, remis de surprises qui n'en sont pas assez, que reste-t-il d'Inju ?
Avant tout, et précisément, cet art de la mise en scène, ce calme implacable, presque languien (on pense aux Fritz Lang terminal des Mille yeux du Dr Mabuse), cette façon de ne jamais trembler, qui relève à la fois de l'hommage et de la prouesse.
Le film, pourtant, n'est réussi qu'à demi : le pari du cinéaste ne semble pas avoir pu être mené jusqu'au bout. Son idée, presqu'une idée fixe si on regarde sa filmographie, est d'oser bâtir quelque chose avec un personnage impossible à aimer. C'est souvent le cas dans ses documentaires (que ce soit celui sur Amin Dada ou le récent et réussi portrait de Me Vergès), ça achoppe plus sur la fiction.
Le personnage principal, un écrivain français nipponisé, Alex Fayard n'est pas un méchant, c'est un con. Auteur d'une thès