Une riche héritière, Pauline de Saché (jeux de mot ?), met le grappin sur François, comptable de la boîte de son père et tombe enceinte. Le patriarche, André de Saché, peu aimable, vieille école, qui a déjà arraché sa fille des bras d'un play-boy italien, décide qu'il faut qu'elle se marie avec son employé qu'il promeut directeur financier. Trois mois à ce régime et François sent que ça ne va pas être possible. Il demande le divorce. Pauline se jette dans l'escalier après lui avoir laissé un message de menace de mort. François meurt, en effet, dans un accident de voiture. Déboule Alexis, type louchissime qui prétend être l'auteur de l'accident. Il la fait chanter en agitant sous son nez le portable du mort contenant le message furax qu'elle lui a laissé plus tôt. 100 000 euros, c'est le prix à payer.
Le nouveau film d'Emmanuel Bourdieu, après Vert Paradis et les Amitiés maléfiques, est une satire (anti)bourgeoise post-bunuelienne. Le fantastique fait irruption dans la vie de Pauline qui est à la fois une petite fille gâtée et une cinglée en phase de décollage psychotique. Alexis surgit comme la manifestation d'un inconscient très conscient, et d'autant plus maléfique, pot de colle, mou, lamentable et imprévisible. Le scénario est criblé d'invraisemblances, mais l'atmosphère générale de déliquescence pourrait saturer l'air si la mise en scène de Bourdieu tenait un tant soit peu la route. Le film souffre cruellement d'un manque d'inspiration stylistique qu'aggrave