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Libération
Critique

Etat de glace

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par BAYON
publié le 10 septembre 2008 à 4h57

Aquelque titre, Mirrors est un reflet de Batman - le Chevalier noir - et de Titanic du reste, que Dark Knight rejoint en inconscient collectif américain : une méditation sur la fin du monde.

Le nouveau monde en ruine est fastueusement symbolisé, dans le grand spectacle fantastique Mirrors, par les décombres déserts d'un palace vieille Europe genre la Samaritaine (notre victime olympique parisienne collatérale), avec quelque chose de la Salpêtrière de la Force aux hystériques, la porte à côté.

Ruines. Feu ce «plus beau et luxueux magasin de New York», ainsi qu'un comparse résume le lieu, est le héros du film. Dévasté par un incendie mystère dont il ne reste qu'un tas de ruines hantées, le magasin mort fait évidemment un beau ground zéro perpétué. Dont Ben la co-vedette félée, flic meurtrier (de son meilleur ami) en rupture de ban familial et professionnel vu ses troubles d'alcoolique anonyme à la George Bush, est le gardien orphique. A la recherche de son Eurydice (Esseker, ou l'american dream cassé), il erre la nuit, très cinématographiquement, parmi les ombres, les vestiges pourris de la civilisation barbare pionnière, les stucs et bris de verre, dans un labyrinthe de galeries des glaces - seuls fastes rescapés du sinistre, tains si inaltérables qu'on les dirait animés.

Mirrors est à ce titre, outre une histoire de deuil impossible et donc de revenants (remords), une histoire de cinéma, ce qui revient au mêm