Elle s'appelle salvia divinorum, mais vous pouvez l'appeler salvia. Dans la rue, là où on parle de plus en plus d'elle, on lui a déjà collé des sobriquets affectueux : «Magic Mint.» Ou encore «Sally D», comme dans un vieux morceau de Lou Reed. Sally est une drogue, la nouvelle défonce qui affole l'Amérique. Une sauge mexicaine aux effets hallucinogènes d'une violence incommensurable.
Le New York Times consacrait récemment un grand article à ce sujet, alertant à la fois sur la diffusion importante de cette drogue et sur sa présence massive sur des sites vidéo tels que YouTube, les utilisateurs se faisant filmer en plein délire. Dans l'article, on peut lire le témoignage d'un certain Brian D. Arthur, expert en drogues psychédéliques qui est catégorique : «La plus intense expérience que j'ai jamais eue.» La plus brève aussi : les effets de la salvia durent cinq minutes, montre en main. Par la brutalité même de sa propagation, la salvia a la vitesse d'un wagon lancé sur une montagne russe. Les bons trips ont pu évoquer, chez un dénommé Narhan K., 29 ans, résidant à Waco, «l'état d'un corps que l'on transporterait dans un rêve où il s'agirait de descendre des rivières d'eau de pluie en pleine forêt». Mais les mauvais trips, turbulents, durs, sont de l'ordre du cauchemar pur et simple. Les uns comme les autres ont connu là l'expérience de vivre «à côté de son corps».
Explosion. La réputation sauvage de la salvia aux States aujourd'hui se nourrit de