Découvert à la sélection Un certain regard du Festival de Cannes, l'Américain Antonio Campos, fils du journaliste de télévision brésilien Lucas Mendes et de la productrice Rose Ganguzza, a 25 ans et il s'impose d'entrée de jeu avec Afterschool, film d'une étonnante maturité. Rencontre à Paris.
Dans votre film, les adolescents passent beaucoup de temps sur Internet et vous prenez très au sérieux les transformations que cet usage provoque sur leur perception de la réalité…
Avec Robert, le personnage principal du film, je voulais créer quelqu’un qui soit ouvert à l’interprétation, le pur enfant de la génération YouTube. Robert est obsédé par les images, les regarder, les capter, en posséder par le téléchargement, expérimenter la vie à travers de courtes séquences. Le fait qu’il soit devenu si simple de tourner des images, de les diffuser, qu’elles puissent être vues par des millions de gens sur toute la planète, c’est un changement culturel profond, sur ce que nous nommons «expérience» ou «information». C’est arrivé si vite que c’est difficile de savoir où tout cela nous mène. Un bébé riant dans son berceau et la pendaison de Saddam Hussein surgissent d’un simple clic, extirpés d’un même gigantesque panier dans lequel on peut plonger la main un peu au hasard.
Avez-vous eu peur à un moment donné de faire un film à thèse sur un sujet d’époque, genre «les dangers du virtuel sur l’adolescence» ?
La seule chose qui me préoccupe en tant que metteur en scène est l’aut