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Libération
Interview

«Le film appartient à un très vieux genre, la farce»

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«Tokyo !». Le trop rare Leos Carax explique son sketch rageur : «Merde».
(DR)
publié le 15 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 15 octobre 2008 à 6h51)

Après le succès de Lost in Translation de Sofia Coppola et l'hommage à Ozu de Hou Hsiao Hsien (Café Lumière), le projet Tokyo ! propose trois nouveaux regards d'étrangers sur l'extraordinaire capitale japonaise. Michel Gondry a choisi dans Interior Design de raconter le confinement spatial de la ville la plus densément peuplée au monde, avec ses appartements minuscules et ces gens qui se transforment peu à peu en meubles vivants. Dans Shaking Tokyo, le Coréen Bong Joon-ho (l'auteur de Memories of Murder) fait le portrait d'un hikikomori, c'est-à-dire un type qui ne sort plus de chez lui depuis dix ans.

Pour le Carax, Merde, c'est une autre paire de manche. A la fois parce qu'il s'agit du retour décennal du poète maudit du cinéma français (plus rien depuis Pola X en 1999) et du sketch le plus ouvertement rageur des trois. On y voit Denis Lavant en créature des égouts faisant irruption dans les rues policées des beaux quartiers, jetant au hasard des grenades sur les promeneurs. Merde ajoute une pièce (de choix) à l'énigme Carax. Après rencontre au café du coin, le cinéaste le plus secret de France a accepté de répondre à nos questions par mail.

Merde avance par déflagrations : êtes-vous encore dans l’envie ?

Merde est au départ une commande de producteurs japonais. Comme à l'époque je n'arrivais pas à monter mes propres projets et que de toute façon je ne voulais plus travailler en France ni en français, j'ai dit oui illico. Ça a été écrit en tr