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Libération
Critique

Pour une poignée d’or pur

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Eldorado. Docu inquiétant sur l’exploitation du métal en Amazonie.
La Fievre de l'or. (DR)
publié le 15 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 15 octobre 2008 à 6h51)

Il existe un Far West aux portes de la France, où des villages champignons poussent au milieu de la forêt, autour d’un bar, d’un bordel et d’une église, où la loi n’existe pas vraiment, et où un seul moteur anime les hommes : l’or. En Amazonie, aux frontières de la Guyane française, du Brésil et du Surinam, se déroule un western contemporain, où pour quelques grammes de métal précieux des hommes s’exilent, s’entretuent, en empoisonnant des Indiens et en détruisant une forêt.

Parrains. La Fièvre de l'or est un documentaire. Ecrivain et grand reporter, Olivier Weber, après plusieurs films pour la télévision, notamment en Afghanistan, a cette fois choisi le cinéma pour ce film auquel il pense depuis huit ans (1). Le sujet et le décor s'y prêtent. Mais on est loin du romantisme en suivant ce cycle infernal de l'or, à travers les témoignages d'orpailleurs français, de garimpeiros Brésiliens ou Surinamais, d'Indiens, de prostituées ou de pasteurs évangélistes. Le réalisateur les laisse parler et aucun commentaire ne vient nous imposer des sentences définitives sur les dégâts de la mondialisation dont il est pourtant bien question.

En Amazonie, la quête de l'or n'enrichit personne, sauf une poignée de parrains invisibles qui expédient la marchandise en Occident, où personne ne cherche à savoir de quels trafics et exploitations il provient. Cette fièvre piège dans la forêt ceux qui ont quitté pays et famille pour un mirage et n'ont plus les moyens de