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Libération

«Quantum of Solace»

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par BAYON
publié le 29 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 29 octobre 2008 à 6h51)

La part d'art de Quantum of Solace («solitude résiduelle») tient dans un certain parallélisme du filmage en action. Exemple : on voit le palio, ruée équestre de trois minutes annuelles à Sienne, d'une barbarie antique, cependant que 007 chasse à outrance un porte-flingue dans une tour florentine ; en bout de course dératée, l'agent Craig surgit dans l'arène même du palio qui s'achève, où tuer le tueur. Ce redoublement littéral de violence, avec le maniérisme visuel récurrent à la clef, est un trait de style du Bond 22.

Le dommage est que la cavale-suicide n’est pas très bien prise, ni de part ni d’autre ; non plus que si prenante la poursuite automobile à fond qui ouvre le ban d’un bon train ; ni l’Aston Martin de service du gris métallisé requis ; ni le générique psychédélique rituel à la hauteur ; ni la musique…

Tout le 007-08 à l'avenant ; pas assez strict. La garde-robe est négligée ; comme l'artillerie (l'impair de la «kala» lèse-Beretta à l'affiche - absente du film, soit dit en passant). Le félon du jour a beau faire les gros yeux et une voix cruelle, il a piètre allure après l'acteur souverain Mads Mikkelsen - un Auteuil qui affronterait Kinski. La paire de Bond girls est gentillette idem - sans plus, ni insister sur le solde au noir de la goldfingerisation X d'antan. Le profilage confus embrasse tout le casting. De M la gouinasse IS (lassante dans sa manie de trahir 007 en le suspectant de trahison) jusqu'