Menu
Libération
Critique

Espions et islamistes : la barbe !

Article réservé aux abonnés
CIA. Ridley Scott emballe un film clinquant sur un sujet qui semble déjà éculé : la guerre contre la terreur.
publié le 5 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 5 novembre 2008 à 6h51)

Après la réussite du rutilant American Gangster sur l'ascension de Frank Lucas, premier parrain black de Harlem dans les années 70, Mensonges d'Etat souligne à nouveau à quel point la carrière de l'Anglais Ridley Scott suit les courbes d'une montagne russe depuis une trentaine d'années (son premier chef-d'œuvre, Alien, date de 1979). Ce thriller géopolitique sur les agissements de la CIA n'est évidemment pas à mettre au niveau de ce que Scott a fait de pire (GI Jane, Une grande année…), mais il ne possède jamais ce brio, fût-il ambigu, de son Black Hawk Down (la Chute du Faucon noir), sur le foirage de l'intervention militaire américaine à Mogadiscio (Somalie).

Jihad. Le scénario de William Monahan (les Infiltrés, de Scorsese) s'inspire d'un roman bien informé de David Ignatius, journaliste au Wall Street Journal et au Washington Post, spécialiste des activités de renseignement de la CIA, en particulier dans le monde arabe. L'histoire repose sur un duo mal apparié, le manitou du renseignement Ed Hoffman (Russel Crowe qui a pris 20 kilos pour le rôle, ça devient une mode) agissant, le téléphone main libre vissé sur l'oreille, depuis Washington, et l'homme de terrain Roger Ferris (Leonardo Di Caprio), espion arabisant impliqué dans des opérations à risque.

Les vues stratégiques des deux hommes divergent radicalement. Hoffman, filmé dans le confort de sa villa, menant ses enfants à l'école da