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Critique

«Camino» : l’Opus Dei crucifié

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Tumeur. L’Espagnol Javier Fesser fait scandale en s’en prenant à l’organisation catholique.
publié le 12 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 12 novembre 2008 à 6h51)

«Jamais le thème de l'Opus Dei n'avait été traité au cinéma de façon aussi nette et aussi réelle.» Cet éloge de la critique Maria Martinez Diaz explique pourquoi les responsables de la Obra (nom donné à cette puissante organisation catholique née en Espagne en 1928) s'arrachent les cheveux. «Ce film est une frivolité», «il déforme la réalité», enragent-ils. Le film en question, Camino, sorti en salles à la mi-octobre en Espagne, emporte pourtant les faveurs de la critique - même s'il n'a rien gagné au festival de Saint-Sébastien - et du public, caracolant en tête du box-office parmi les productions nationales.

Calvaire. Le sujet même du long métrage garantissait la polémique : Camino est une adorable fillette qui, tout en découvrant l'amour pour un garçon, apprend qu'elle est atteinte d'une tumeur cancéreuse logée sur une vertèbre. Sa famille, dévouée à l'Opus Dei, l'accompagne dans son calvaire, animée, jusqu'à sa mort, d'une sinistre euphorie : la fillette aurait été appelée par Dieu, et ses parents (surtout sa mère, dépeinte comme une fanatique) y voient un «sublime cadeau divin».

Après avoir adapté à l'écran un hit de la BD espagnol (Mortadelo y Filemón), le cinéaste Javier Fesser, 44 ans, s'est très largement inspiré de l'histoire réelle d'Alexia González-Barros, connue de la plupart des Espagnols. En 1985, au bout d'une agonie de dix mois, cette Madrilène de 14 ans succombe à un cancer. Fille de membr