Donné comme le film le plus coûteux de l'histoire du cinéma allemand, la Bande à Baader retrace en plus de deux heures d'actions d'éclat les agissements du groupe terroriste d'extrême gauche Rote Armee Fraktion. Produit et scénarisé par Bernd Eichinger, l'homme fort du cinéma germanique déjà à la manœuvre sur la Chute en 2004, évocation des derniers jours de Hitler, cette fresque est signée d'un revenant, Uli Edel, révélé en 1981 avec Moi, Christiane F, ensuite passé aux Etats-Unis, notamment pour l'adaptation du Last Exit to Brooklyn de Selby, puis à peu près totalement perdu de vue.
Aliénation. Le film démarre en trombe sur l'agitation étudiante de 1967, avec les amphithéâtres chauffés à blanc par Rudi Dutschke, réclamant l'arrêt de l'intervention américaine au Vietnam, et le matraquage des jeunes venu huer le Shah d'Iran en visite d'Etat - charge policière qui finira par un mort. La tentative d'assassinat de Rudi le Rouge par un jeune facho achève de mettre le feu aux poudres. C'est le rapport explosif entre une société d'un conformisme tétanisé et une violente demande d'appel d'air qui semble engendrer la radicalisation des individus qui s'agrègent autour du couple pétaradant, le voyou dandy Andreas Baader et la fille de pasteur délurée Gudrun Ensslin.
Le discours qui va se structurer autour du slogan RAF est apporté par la journaliste Ulrike Meinhof, mère de famille bourgeoise qui se met à écrire des éditos de plus en p