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Libération

«Bouquet final»

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par BAYON
publié le 19 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 19 novembre 2008 à 6h51)

On a failli y manquer : la comédie de l'heure, à la bonne franquette familiale relevée, est Bouquet final, le Bourdon de saison.

Qui d'autre ? Avec son nom surdéterminé de Clown triste (à «flanquer le bourdon», dit le populaire), le faux frère bouboule volage (le Vol du…) des trois Inconnus patrimoniaux est un de nos génies gugusses locaux, avec Benoît Poelvoorde et José Garcia.

Pantalon et Monsieur Loyal ensemble, Didier Bourdon déploie ici sa drôle de nature bovienne (l’écrivain existentialiste-grungy Emmanuel Bove, que le comique devrait adapter et interpréter lui-même), personnalité d’acteur hors pair, patelin tel un Bayrou pompeux, en préposé funèbre idéal.

Brushé et teinté comme une tante de province, Bourdon donne corps à cette caste de «vanités» vivantes des croque-morts (au sens fort où l’on parle de «vanité» en art), gent prospérant dans le privilège anachronique du deuil usuraire.

Avec pour parti pris, de rire de cette mort épicière de nos sociétés pétrifiées et de ses pompes à fric absurdes, le Bouquet de chrysanthèmes de revue, jobardé, scénarisé, dialogué et profilé à point, propose, en sus de son divertissement boulevardier acajou, une peinture de milieu pittoresque - à l'exemple du tableau «médiums» du Bourdon antérieur.

N’en déplaise au métier du jour raidi sur ses privilèges et à ses manœuvres peu reluisantes pour contrarier la sortie du film jugé contrariant.

Inhumation, incinération, thanatopraxie et autres fétichism