Peter Bogdanovich, 69 ans, est en France à l'invitation des Rencontres de Seine-Saint-Denis (qui rendent aussi hommage au grand cinéaste russe Alexeï Guerman). Le réalisateur de la Dernière Séance et de Mask est également documentariste, écrivain et historien du cinéma. Ses livres sur Orson Welles, John Ford ou Howard Hawks font autorité. Présent à de nombreuses projections dans le 93, il sera demain au cinéma le Méliès de Montreuil, à 18 h 30, en compagnie de son ami Wes Anderson.
Y a-t-il des films que pouvez regarder inlassablement ?
Beaucoup. Mais Rio Bravo est mon préféré. Tarantino me disait que chaque fois qu'il tombait dessus à la télévision, il ne pouvait pas faire autrement que de le regarder jusqu'au bout. Moi, c'est pareil. De plus, ce film a joué un rôle important dans ma vie de cinéaste. Vous vous souvenez de cette mise en place, sans un mot, ou presque ? Dean Martin qui mendie un verre, John Wayne qui l'empêche de s'humilier… Howard Hawks a parfaitement joué avec le statut de ces stars. Tout le monde savait que Dean Martin était un ivrogne et que John Wayne, c'était John Wayne ! Quand j'ai rencontré Hawks, il m'a dit qu'il avait fait ce film après une longue période de réflexion. Son film précédent n'avait pas bien marché [la Terre des Pharaons, ndlr] et il avait réfléchi pendant presque quatre ans sur la manière de faire un film. Durant cette période, il a beaucoup regardé la télévision et s'est dema