Jean-Stéphane Sauvaire, le réalisateur de Johnny Mad Dog, dont c'est le premier long métrage de fiction, a choisi de tourner le film au Liberia avec d'anciens enfants soldats et des enfants des rues. Avec Karine Nuris, coach de comédiens, ils ont vécu quasiment un an (de juin 2006 à mai 2007) avec les comédiens qu'ils ont choisis et formés.
Comment les acteurs ont-ils été choisis ?
Jean-Stéphane Sauvaire : En 2005, lors de mon deuxième séjour au Liberia, je me suis installé à l'Hôtel de France, un boui-boui à moitié hôtel de passe qui appartient à Kuku Dennis [un ex-lieutenant de Charles Taylor, ndlr]. C'était déjà une bonne entrée en matière. Il a été sensible à mon projet et il m'a beaucoup aidé, je crois que ça lui tenait à cœur. Son hôtel est un endroit où passent beaucoup d'anciens chefs de guerre. Ça m'a ouvert beaucoup des portes. J'ai fait le tour des différents quartiers avec une caméra vidéo, les gosses étaient prévenus. A chaque fois, il y en avait 40 à 50. Ils passaient un par un devant la caméra. Je leur disais de raconter ce qu'ils voulaient : à 99 %, c'étaient des histoires de guerre. Autant il y a une méfiance envers les journalistes, autant parler de cinéma a facilité les choses. Ce travail, avec les allers-retours en France pour convaincre la production qu'il fallait faire le film au Liberia avec d'anciens enfants soldats, a pris presque un an. J'avais choisi une quinzaine d'enfants. A chaque retour au Liber