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Critique

Gay Van Sant

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Dans «Milk», qui sort aujourd’hui en Californie, le cinéaste évoque le premier élu ouvertement homo, assassiné en 1978.
par Pascal GARNIER
publié le 28 novembre 2008 à 6h52
(mis à jour le 28 novembre 2008 à 6h52)

Si Gus Van Sant voulait depuis quinze ans faire un film sur Harvey Milk, le premier élu américain ouvertement gay, assassiné en novembre 1978, il n'aurait pu choisir meilleur moment pour le sortir qu'aujourd'hui, dans un climat conflictuel qui rappelle de façon surréelle celui qui prévalait il y a trente ans pour les homosexuels américains. On a rencontré Van Sant par hasard à la grande manif de Silver Lake le 8 novembre, qui réunissait plus de 25 000 personnes protestant contre le récent passage de la proposition 8. Laquelle exige un amendement de la constitution de la Californie pour réserver le mariage exclusivement aux hétéros (lire ci-contre). Van Sant protestait au côté de Lance Black, le jeune scénariste de Milk, entre une fanfare jazzy et deux lesbiennes déguisées en poulets géants. Le vote californien a clairement été perçu comme un pas en arrière pour les homosexuels, pas simplement en Californie (il y a eu des manifs à Boston, à New York et en Floride), et pas seulement au sujet des mariages.

Radical. C'est exactement ce que faisait il y a trente ans l'ancienne actrice des publicités pour le jus d'orange Sunkist, Anita Bryant - très présente dans le film de Van Sant : lorsque Harvey Milk essayait, encore en vain, de se faire élire conseiller municipal à San Francisco, Bryant menait avec succès des campagnes pour récuser les arrêtés municipaux protégeant les homosexuels passés à Dade County (Floride), Wichita (Kansas), et Eugene (Oregon). M