Vendredi matin, la palme du 26e festival diluvien du film méditerranéen Arte Mare a semblé se présenter sous la forme des Trois Singes de Nuri Bilge Ceylan, tragédie turque à la lenteur antique. Or ce n'est pas ce thriller météorologique du Bosphore que le jury a élu entre les 9 films en lice (parmi 37 programmations sur dix jours). Plus audacieusement, les sept jurés ont primé A travers la poussière, premier long métrage du Kurde irakien Shawkat Amin Korki.
Huis clos. Tragicomédie de survie dans le bourbier US en Irak, A travers la poussière, qui met aux prises deux peshmerga (combattants kurdes) et un enfant perdu (Saddam) dans un fourgon-cantine, est un film de guerre à la fantaisie ascétique, affiliable à la Bataille pour Haditha ou Sous les bombes. Balançant cette palme austère, le prix du jury allait ensuite au cosy Caos Calmo, le «nouveau Nanni Moretti» (en fait un Antonello Grimaldi). Echo croisé à la Chambre du fils et Sous le sable, le divertissement italien en demi-teintes Caos Calmo est un curieux huis clos socio-psy sur une placette, animé par une école, un trisomique, une jeune femme à labrador et le héros veuf opulent en stase sur un banc. Au programme, aisance maison, drôlerie douce-amère, scène du deux de cul qui a excité le Vatican, comparses avantageux et, surtout, l'alter ego Alessandro Gassman, revenant bienvenu de notre polar dan