Le joyau de la séquence se passe avenue Montaigne, de nos jours (jeudi), chez le bijoutier de luxe Harry Winston : cambriolage lapidaire à la régule, tournage sans bavure, script tendu («d'après une histoire vraie» ; un casse ; fin), casting pittoresque de dandys truands estoniens travestis calibrés (grenade, pétards), dialogues épurés («Haut les mains. A l'étage, Simon.»), action et montage compressés… La chose, court d'un quart d'heure qui pourrait s'appeler «Braquage à la française», a dégagé le jour même de sa sortie en souplesse 85 millions € de bon caillou net d'impôt. Qui dit mieux ? Et le suspense ne fait que commencer... Quid des complices infiltrés ? Du cerveau ? Des arcanes de cette charbonnerie de fripouilles cliniques ? TTC, notre fleuron idéologique de la semaine. En temps de krach mondial boursier, vive le vol de haut vol.
On peut après cela juger d'une fadeur superflue le scénar écomafieux du Transporteur 3 (superflue parce qu'un peu d'esprit ne coûte pas plus cher). Idem des tics clip maison - cut-ups aspirés au zoom filtré abrasif Europacorp SGDG. Soit.
Mais que Jason Statham paraisse - belle gueule de légionnaire, voix loup, nuancier d’acteur, gestuelle brutale feutrée, carrure olympique mi juvénile mi baroudeur - et l’on se plaît au spectacle. Surtout saucé de «vroum-vroum» bien huilé (dommage, certes, cette Audi blaireau en lieu d’Aston…), sans parler de la poupée rousse russe (ukrainienne) de revue (Natalya Rudakova). Ch