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Libération
Critique

«Le Bon, la Brute», l’épuisement

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Duel. Festival de clins d’œil dans un western asiatique.
publié le 17 décembre 2008 à 6h51

Sergio Leone a bâti sa carrière en parodiant le western. Le cinéma épique hongkongais a pompé les tics de Leone. Tarantino fait son beurre en remixant à l'infini les codes des uns et des autres… Au petit jeu du clin d'œil recyclable, le cinéaste coréen Kim Jee-woon a voulu surclasser tout le monde dans un exercice de boulimie référentielle. Il a copieusement puisé dans ce réservoir sans fond pour un film qui se veut baroque et échevelé. Ce n'est pas faux. Il y a effectivement dans le Bon, la Brute, le Cinglétout le corpus d'un cinéma populaire, depuis les héros indestructibles jusqu'à une orgie de duels en gros plans, en passant par des courses poursuites, des explosions et les inévitables passages humoristiques. Seule absence, les femmes, hormis les apparitions d'une cacochyme grand-mère et de deux locataires de bordel.

Dans cet exercice de voltige, le cinéaste a réduit l'intrigue à sa plus simple expression. Dans la Mandchourie du début du XXe siècle, trois aventuriers, une farandole de seconds couteaux au sourire cruel et aux dents gâtées et la quasi-totalité de l'armée japonaise se disputent par tous les moyens la possession d'une carte au trésor. Et c'est parti pour deux heures à bloc durant lesquelles on croise un Alain Delon époque Soleil rouge (Lee Byung-hun), un Glenn Ford période 3h10 for Yuma mâtiné Charles Bronson (Jung Woo-sung), ainsi qu'un Rod Steiger très Il était une fois la révolution (Song Kang-ho).

Si les inconditionne