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Libération

Robert Mulligan s’efface

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Disparition. Le discret réalisateur américain, auteur d’«Un été 42», est mort à 83 ans.
par Pascal GARNIER
publié le 24 décembre 2008 à 6h52

Surtout connu dans son pays pour To Kill a Mockingbird (Du silence et des ombres), et dans le nôtre pour Un été 42, Robert Mulligan est mort samedi dans sa maison du Connecticut, à 83 ans. On l'a brièvement apprécié en France au début des années 70 - notamment pour l'Autre, très efficace histoire «gothique» tournant autour d'un enfant qui attribue ses exactions à son jumeau mort -, et il laisse peut-être faussement le souvenir d'un cinéma à l'ancienne, jamais tapageur ni facile (sauf pour les dégoulinades de Michel Legrand dans Un été 42), mais un peu suranné. Or, certains de ses films ont beaucoup à offrir à la revoyure.

Classiques. Originaire du Bronx à l'instar d'Alan Pakula, qui produisit ses premiers films pendant quinze ans, Mulligan est passé comme beaucoup de sa génération par l'expérience du théâtre télévisé, alors florissant à New York. C'est dans les lucarnes de Suspense, de The Philco Television Playhouse, The Dupont Show of the Month, ou du prestigieux Studio One (dont on vient de rééditer les meilleures heures aux Etats-Unis sur un coffret DVD passionnant) que Mulligan s'est fait les dents, condensant les classiques comme Billy Budd ou Tale of Two Cities en une demi-heure, dirigeant Paul Newman sur The Death of Billy the Kid de Gore Vidal trois ans avant la version qu'en donnera Arthur Penn dans le Gaucher. C'est là aussi qu'il travaillera pour la première fois ave