Début décembre, dans un grand cinéma des Champs-Elysées, la présentation officielle de The Spirit a provoqué la petite agitation escomptée : badauds amassés devant la salle, tapis rouge, agents de sécurité sur le qui-vive et, à l'intérieur, essaim de photographes et de journalistes mendiant quelques syllabes ou poses machinales aux stars du film venues faire de la retape, façon Cannes hors les murs : Eva Mendes, Scarlett Johansson et Samuel L. Jackson en formation commando avant de partir à toute blinde vers un direct télé. Rétrospectivement, la sarabande paraît pourtant bien inopérante face à une production qui mérite si peu d'ardeur… et une question s'immisce : au fait, où était«The Spirit» ce soir-là ? Aux abonnés absents, comme dans le film du même nom où, gobé tout cru par les faire-valoir lustrés qui l'entourent, l'anodin Gabriel Macht justifie son sobriquet volatil au-delà des craintes.
Fatales. Comme le veut la coutume américaine du super-héros masqué, The Spirit est un justicier, ici ancien flic revenu d'entre les morts, qui traque le crime dans Central City, la ville qu'il bénit. Sa particularité, mollement exploitée, consiste à utiliser comme arme les ustensiles urbains (plaque d'égout, fil électrique…). En cours de route, il croise plusieurs femmes résolument fatales qui veulent tantôt le séduire, tantôt l'éliminer. Plus un méchant grandiloquent, Octopus, dont le dessein routinier ne va pas plus loin que la volonté de tout dévaster.
Adapté d'une célèb