Les Insurgés est une dramatique télé étoffée (avec personnages parlant anglais avec l'accent polonais, russe ou allemand, comme dans les années 50) sur le thème délicat, jusqu'à l'irreprésentable, de la Solution finale, là, en Biélorussie. On en sortirait en dix minutes, gêné du mélodrame sur un tel sujet, dans les mêmes eaux troubles que le récent Faussaires ; on fuirait tel «oye-oye film»… sans Daniel Craig et l'histoire à la clef.
Avec Craig à l’affiche, stylisant coûte que coûte les Insurgés, Eros anti-Thanatos de l’épisode, tout change à nos yeux ; le sujet devenant accessoire, subordonné au pur plaisir de voir évoluer Craig deux heures dix-sept durant.
Peuple errant. Daniel Craig, qui a ressuscité l'espion tueur d'Ian Fleming et avait galvanisé l'étrangeté gérontophilique The Mother ou le polar anglais Layer Cake ; Craig, fleuron anglais de l'après-Tim Roth-Hugh Grant, a un jardin secret : la question juive.
On l'avait ainsi vu impliqué dans Munich ; le voilà Moïse insurgé d'une Fuite en Egypte en Courlande. Dans ce cadre, le dada du peuple errant élu est souligné deux fois, sans compter la cavale blanche que monte le prophète : une fois, via situation d'impasse symbolique devant des marécages (pushcha), cernés par la Gestapo, un partisan légendant l'image : «Cette fois, les eaux ne s'ouvriront pas…» ; l'autre fois, en consécration, lorsqu'un vénérable mourant de service souf