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Libération
Critique

Le petit futé de Bombay

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Roupies. Moisson de Golden Globes pour le meilleur film de Danny Boyle.
0 (Pathé Distribution)
publié le 14 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 14 janvier 2009 à 6h51)

On n'avait jamais cru pouvoir penser et dire un jour du bien d'un film de Danny Boyle, tant l'Anglais, depuis la plongée dans les tinettes droguées de Trainspotting, s'est imposé comme un maître tapageur et vulgaire. Il est vrai aussi qu'il a repris le flambeau d'un Alan Parker sur le terrain du film clippé et il aurait pu signer à l'aise un remake de Midnight Express dans l'enfer des prisons thaïes (à la place de la Turquie). Il a préféré tourner la Plage à Koh Phi-Phi.

Toujours est-il qu'avec Slumdog Millionaire, il signe, de loin, son meilleur opus. En tournant à Bombay, l'épicentre de la modernité indienne, mais aussi gigantesque chaudron de la misère du sous-continent où s'entasse une population excédée de plus de 13 millions d'habitants, Boyle semble avoir enfin trouvé l'espace saturé qui lui convient. On n'ose imaginer les problèmes d'intendance permanents auxquels l'équipe technique a dû faire face en se plantant ainsi dans les différents quartiers de Bombay, remplis de monde jour et nuit.

Choc. Evidemment, le film crée aussi un choc, parce qu'à notre connaissance, aucun cinéaste indien, aujourd'hui, n'aurait pu écrire, financer et mettre en scène un tel film tant l'Inde reste attachée à la tradition rutilante de Bollywood, qui est aussi un terrible carcan.

Slumdog a raflé la mise au Golden Globes (meilleurs film, réalisateur, scénario, musique originale), se plaçant ainsi en tête des favoris pour les oscars.