Menu
Libération
Critique

Amérique : la foi prend sa pâtée

Article réservé aux abonnés
Brûlot. «Religolo» part en croisade contre la religiosité des Etats-Unis.
publié le 21 janvier 2009 à 11h03
(mis à jour le 21 janvier 2009 à 11h03)

L'affiche américaine du film de Larry Charles et du comique télé Bill Maher annonce bien la couleur, montrant trois chimpanzés arborant chacun leurs articles de foi, qui le chapeau ourlé fourrure et la croix de David, qui la mitre et la croix, qui la calotte et l'emblème de l'Islam. Le titre américain, Religulous, amalgame pas très heureux, met l'emphase sur le ridicule de la religion, plus que sur le rigolo. Comme tous les films de Larry Charles (Borat, etc.), celui-ci n'en a que le nom et il convient de le prendre sur son terrain de guérillero agit-prop.

«Bless you». Filmé en deux mois, ce brûlot paraît si bâclé qu'on pourrait en oublier le caractère culotté et surtout éminemment nécessaire. Il s'agit de se replacer dans le contexte d'un pays, les Etats-Unis, où les athées ne représentent qu'une minorité silencieuse de 26 %, où chaque ouverture des assemblées législatives commence par une prière et où les gens, du sans-abri mendiant au caissier de banque, vous disent «bless you» par réflexe. C'est donc comme film militant qu'il faut prendre ce qui se présente comme une pochade. Un film qui a eu beaucoup de succès dans les grandes villes, et pratiquement aucune distribution dans l'arrière-pays américain. Religolo, au-delà des gags et des coups faciles, montre pourquoi. Il suffit de faire la visite d'un parc à thème en Floride nommé The Holy Land Experience, où un Mel Gibson autochtone en fait des tonnes s