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Libération
Critique

En étudiant Godard

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Doc. Fleischer confronte le cinéaste à divers intervenants pour un portrait JLG, mode d’emploi.
publié le 21 janvier 2009 à 11h03
(mis à jour le 21 janvier 2009 à 11h03)

En avril 2006, le Centre Pompidou accueillait une exposition présentée par Jean-Luc Godard, «Voyage(s) en utopie». Ce n’était ni l’expo voulue par Beaubourg ni celle désirée, imaginée, conçue par le cinéaste. Cette expo rêvée s’appelait «Collage(s) de France» et elle était elle-même un enfant amer, le contre-fruit d’un échec essuyé par Godard auprès du Collège de France, où il avait souhaité donner un «cours», offre que la prestigieuse institution avait, irrationnellement sans doute, déclinée.

Avec l'institution Pompidou, comme on pouvait l'imaginer, les choses ne se sont pas mieux passées : Godard voulait voir son projet se déployer aux dimensions peut-être irréalistes d'une «installation générale» ; le Centre, de son côté, semblait ne jouer le jeu qu'à moitié, en refusant par exemple de prêter à cet événement temporaire des œuvres prélevées sur ses collections permanentes (certaines seront néanmoins octroyées).

A Beaubourg, «Voyage(s) en utopie» était donc largement une exposition de ce désastre laissé par le ressac des conflits, reports, déceptions et désaccords qui ont présidé à l'élaboration d'une exposition jamais née. Ce bivouac déroutant, ce chantier, cet amas de maquettes et d'espaces archéologiques n'en constituaient pas moins une expérience superbe (voir le cahier spécial dans Libération du 12 juillet 2006) et d'ailleurs validée par une très grande curiosité du public, de la critique et de l'université.

Jeu dangereux. Près de deux a