Maintenant que les Américains ont élu Barack Obama, ils multiplient les signes d'un brûlant désir de réconciliation avec les Français. Critique cinéma au New York Times, Alessandra Stanley en fait une amusante démonstration dans un article flatteusement titré «The French Were Right» («Les Français avaient raison»), où elle commente le récent Golden Globe décroché par Mickey Rourke pour sa prestation majeure de catcheur dans The Wrestler de Darren Aronofsky. «Les Français ont eu raison à propos de l'Irak. Ils semblent qu'ils aient eu aussi raison à propos de Mickey Rourke», angle la journaliste, qui rappelle combien l'admiration et parfois le culte porté en France à l'acteur américain est proportionnel au mépris, à la moquerie ou à l'oubli dont il est depuis plus de quinze ans victime chez lui. Une tradition hexagonale dont Jerry Lewis est un autre exemple : «Nous nous moquons de l'admiration des Français pour Mickey Rourke comme nous rions du sérieux avec lequel ils tiennent Jerry Lewis pour un génie comique. Dans les deux cas, les Français nous méprisent symétriquement de dénigrer des artistes appartenant à ce qu'ils considèrent comme le meilleur de la culture populaire américaine», explique Stanley, pour laquelle il y a là un lien avec le fait que notre nation «éprouve une fierté perverse à ne pas suivre au pas le leader du monde libre». «La France a élu son premier président de style américain […] juste au moment où l'Amérique s'ap