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Libération
Critique

Cruise, Teuton flingueur

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Bombe. Singer revisite le complot Walkyrie et relance le film de guerre à l’ancienne.
0 (TFM Distribution)
publié le 28 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 28 janvier 2009 à 6h51)

C'est bien une mesure de la stature de Tom Cruise sur la planète People, que son dernier film ait provoqué une bien plus grosse commotion avant sa sortie (Noël aux Etats-Unis) que depuis. Pour ceux qui attendraient un pataquès kitch homophile, le film fait pchhhhh, un peu comme la bombe du Colonel von Stauffenberg sous la table de Hitler.

Le film de Bryan Singer est tout à fait compétent et fournit un certain plaisir vieillot, celui des films de guerre des années 60. Deuxième surprise : la modestie du projet, malgré son coût (on parle de 70 millions de dollars). Le film est dénué d'humour, mais il n'est pas ramenard - Singer et son scénariste Christopher McQuarrie ayant remisé les gimmicks narratifs malhonnêtes de Usual Suspects.

Pieds Nickelés. Raconter un complot qui échoue n'est pas en soi idiot ni inintéressant. Fritz Lang tient le pompon avec Chasse à l'homme, mais Chacal n'était pas mal non plus. Voir aussi le récent Sophie Scholl, les derniers jours - une autre tentative malheureuse contre Hitler. Il s'agissait cependant de complots à une tête, ou du moins à un exécutant. Celui de Walkyrie implique des douzaines de personnes (il y en avait plus d'une centaine en réalité), et c'est un peu là que ça coince. Comme il est dit à la fin du film, il y a eu plus de vingt complots contre Hitler, et plusieurs en été 1944, l'opération Walkyrie n'étant que celle qui eut le plus d'ampleur et le plus de conséquenc