Avec une obstination chaque saison plus héroïque, la Corée du Sud continue de maintenir sa petite lumière clignotante sur la mappemonde cinéphile mondiale. Nouvelle illustration convaincante en date avec ce modeste film, sec et pétri d'orgueil, que nous envoie un certain Jeon Soo-il, la Petite Fille de la terre noire. C'est son quatrième long-métrage, après Mise à nu,Entre chien et loup et On the Bird Who Stops in the Air, tous inédits chez nous, mais repérés en festivals - de Mar del Plata à Pusan - et qui ont entretenu la rumeur flatteuse sur leur auteur. C'est d'ailleurs au dixième festival du film asiatique de Deauville que le public français a découvert la Petite Fille de la terre noire, qui y a obtenu le lotus d'or du meilleur film 2008.
Cette existence de cinéaste pratiquement clandestin, ou de cinéma hors-les-salles, dont Jeon Soo-il fournit l’exemple, est devenue courante et en dit long sur un certain état du cinéma mondial : segmentation des publics, autarcie d’une partie de l’industrie, étanchéité inquiétante des mœurs festivalières, cloisonnement toujours plus épais entre des pratiques cinéphiles non plus parallèles mais divergentes.
Farfadette. Cette fois, au moins, le prix récolté à Deauville aura permis une sortie en France, dans une combinaison de sept salles certes modeste mais très honorable par les temps qui courent. Malgré l'adversité du monde commercial auquel il s'oppose et ses difficultés pour