L'un des films les plus vivants et les plus drôles du festival a le double mérite d'éviter le bon goût. Et de célébrer les femmes hispaniques en en faisant les héroïnes sauvages d'un divertissement d'action bon marché, entourées de tueurs machistes qu'il s'agit d'émasculer ou d'éliminer. Le tout est naturellement un hommage enfantin et facétieux au cinéma et… à la corrida (le réalisateur, Agustín Díaz Yanes, rappelait après le film qu'adolescent, il voulait être torero, «un métier sérieux, tandis que celui de réalisateur… »).
Il y a treize ans, Díaz Yanez réalisait l'un des meilleurs films espagnols de sa génération, Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes : la pacotille sang et or latino semblait avoir trouvé son petit Tarantino avec Victoria Abril dans un de ses meilleurs rôles. On la retrouve aujourd'hui, incarnant toujours Gloria Duque, dans Sólo quiero caminar (Je veux seulement marcher). Vieillie, seule avec son fils, elle organise avec trois brunes splendides et qu'on commence étrangement par confondre, le casse d'un coffre-fort appartenant à un Russe. L'une d'elles, Aurora (Ariadna Gil, jouant à mort le cliché de l'amazone aux longs cheveux bruns), est tabassée et arrêtée. Pendant qu'elle est en prison, sa sœur devient la femme d'un mafieux mexicain qu'elle a séduit, en tant que pute, durant une négociation qui a mal tourné. De cette scène, on retiendra une double pipe sur canapé cuir et ces mots agacés du Mexicain à l'Espagnol