Apropos de sa première rencontre avec Darren Aronofsky, Mickey Rourke raconte : «Je savais qu'il voulait mon sang. Je le sentais.» Et ce n'est pas forcément une plaisanterie. Si Aronofsky voulait Rourke à ce point-là, c'est que le film, celui-ci en tout cas, n'aurait pas existé sans les cicatrices du visage boursouflé du comédien boxeur. Le réalisateur, installé au panthéon indé au début de sa carrière avec Pi, en 1998, et Requiem for a Dream, d'après Hubert Selby en 2000, puis moqué pour The Fountain, son dernier film avant The Wrestler, revient sur ce projet unique de fiction qui met en scène l'authentique descente aux enfers de son comédien principal.
Vous êtes un fan de catch ?
Non, mais il est rigoureusement impossible pour des garçons de ma génération de passer à travers ce phénomène aux Etats-Unis. A vrai dire, cela ne m’a jamais vraiment intéressé, mais j’ai traversé une période de huit ou neuf mois, quand j’étais enfant, pendant laquelle je me suis passionné pour le catch. Davantage pour faire comme tout le monde qu’autre chose, mais j’ai abandonné très vite. En revanche, je n’ai jamais compris pourquoi personne n’a jamais rien fait de sérieux sur un monde comme celui-là.
Parce que c’est bidon ?
Oui, sans doute. Quand j’évoquais ce projet dans mon entourage, on me demandait à chaque fois si j’étais sérieux. Mais l’impression est radicalement différente quand on observe ces lutteurs à l’entraînement ou en match. Les coups, ils les prennent vraiment ! Pendant le tournage, nous