L'action se situe à Paris, dont une bonne partie derrière la place de la République, au cœur de la rédaction d'un quotidien national qui, pour ne rien cacher, nous est particulièrement familier. Hormis la cantine (qui n'existe pas), les locaux sont conformes à la réalité et on distingue même, çà et là, des figurants - including le toujours formidable Rachid Laïreche - dans l'exercice de leur véritable fonction.
Frustration. Pour autant que l'on sache, la trame, elle, relève en revanche de la pure fiction. Quatre copines de boulot papotent. Elles sont respectivement documentaliste, rédactrice, standardiste et photographe, d'âges différents, mais partageant une certaine forme de frustration sentimentale, sinon sexuelle. On se chambre, on se chauffe, puis vient l'idée de louer des services masculins afin d'assouvir désir et fantasmes afférents. Naturellement, toutes les expériences n'aboutiront pas au même résultat.
La réalisatrice, Michèle Rosier, dit avoir eu l'idée du sujet devant une œuvre de Toulouse-Lautrec, Au salon de la rue des Moulins :«Des femmes en chemises, rassemblées dans un salon rouge, attendent les clients. Ce tableau m'a frappée par sa beauté et sa force. Je me suis demandée pourquoi des filles de joie et pas des hommes.»
Badinage.Cinéaste respectable, en marge du système, Michèle Rosier tourne peu. A raison d'un long métrage en moyenne tous les dix ans(Embrasse-moi, Malraux, tu m'étonnes !) - plus