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Critique

Mickey maousse

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Gonflette. Dans «The Wrestler», Darren Aronofsky filme Rourke en Elephant Man du catch et offre à l’acteur détruit une renaissance remarquée et quasi autobiographique.
Mickey Rourke. (REUTERS)
publié le 18 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 18 février 2009 à 6h51)

Ceux qui ne s'expriment pas tout le temps en anglais ne savent pas forcément qu'un wrestler est un catcheur. En revanche, il ne doit plus rester grand monde ici, anglophone ou pas, qui n'ait été tenu au courant de la sortie du film du même nom, ce film qui signe l'acte de résurrection d'un acteur, adoré ici, essoré en son pays, sous le regard empathique d'un jeune cinéaste lui-même déjà au fond du ravin.

Démarré sur une quinte de toux grasse dans les backstages d'un match de catch truqué, passant très vite (les sept premières minutes) à la vitesse supérieure en employant les moyens dérisoires d'un spectacle lui-même pas jojo (une vieille lame de rasoir planquée sous un pansement et le sang jaillit plus vite de tout un tas de petites coupures), The Wrestler annonce d'entrée de jeu sa santé foutue dans une économie ravagée : après huit ans d'un double mandat Bush désastreux, voilà les restes de l'éternel héroïsme américain : un Action Joe fantasmatique et ridicule, d'une laideur infinie, luttant pour tenir physiquement jusqu'au rendez-vous du dernier match. Avec le vieil adversaire de toujours, un enturbanné portant le surnom symbolique d'Ayatollah.

Laideur. Vingt ans après, les protagonistes sont les mêmes, c'est juste tout ce qui est autour qui est fini : l'amour c'est dans les toilettes (rappelle-moi ton prénom), la famille a éclaté (ma fille se souvient encore de tous les anniversaires que j'ai oublié de lui fêter), le boulot (au supermarch