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Libération
Critique

«Bellamy» cale

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Poids lourds. La rencontre Chabrol-Depardieu s’avère des plus fastidieuses.
publié le 25 février 2009 à 6h53
(mis à jour le 25 février 2009 à 6h53)

En un demi-siècle de cinéma, avec une moyenne supérieure à un film par an, Claude Chabrol n'avait jamais fait tourner Gérard Depardieu qui, pour sa part, cumule plus de 150 longs métrages. L'anomalie est réparée, le premier affirmant même avoir voulu dresser «une sorte de portrait» du second, ou du moins donner «une vision de l'une de ses nombreuses facettes».

Que les deux hommes éprouvent une estime, voire une admiration réciproque, ne fait aucun doute. Toutefois, cela ne suffit pas pour que la confrontation s'opère sur un mode autre que mineur, curieusement notifié au demeurant - «les romans policiers, c'est du léger», glisse Depardieu au seuil de l'intrigue, lâchant même plus loin : «J'ai trouvé une forme de dignité à me mépriser moi-même.»

Portant un nom sous forme de «clin d'œil aux adaptations de Maupassant» que Chabrol a réalisées pour la télévision, Bellamy est un commissaire de police bien actuel qui, lors d'un séjour à Nîmes, se retrouve à enquêter sur un type au passé trouble qui demande sa protection. Démarquée d'une authentique arnaque à l'assurance (où un homme, avec la complicité de sa femme, avait fait passer le corps carbonisé d'un sans domicile fixe pour le sien), l'affaire criminelle lambine, tandis que survient un personnage supplémentaire, le demi-frère du commissaire, méchant garçon équivoque (Clovis Cornillac), dont la partition va plus meubler le récit que le structurer.

Polar de guingois avec une touche de so