Retour de Konchalovsky, mais attention, come-back maquillé : Gloss ou le destin de Galia (qui pourrait tout à fait être la fille d'Assia, l'héroïne kolkhozienne chère à Konchalovsky des années 60 aux années 90), une Cosaque qui crève d'ennui dans un univers qui la somme de choisir entre l'usine et la ferme et qui rêve d'aller faire le mannequin à Moscou. Où son physique (moyen plus), son grand âge (presque 30 ans), et surtout ses manières directes de filles de ferme font d'elle tour à tour la risée des rédactions des magazines de mode (le diable s'habille en Pravda ?), la mascotte d'une coterie PD haute couture (avec son Lagerfeld parodique et sa cour de méchantes ambitieuses) et enfin l'assistante d'un proxénète servant en gamines une clientèle de nouveaux riches. Son ascension sociale burlesque, têtue, amère tire le portrait chinois d'une Russie parvenue qui s'est travestie dans un imaginaire que l'on qualifiera de bling-bling.
L'attaque tournerait vite à la nausée si Konchalovsky n'avait pour Galia une passion particulière : il l'observe avec une intimité admirative (il sait bien qu'elle est belle, puisque la beauté est dans l'œil de celui qui regarde et c'est bien là la ligne morale de son récit), teintée d'amour vache, d'anamour (pauvre Galia avec son idéal de merde). Il peut avancer comme ça, se rouler lui aussi dans la vulgarité d'époque, dans la caricature (mais c'est aussi un peu toute la Russie qui y a succombé), dans le clin d'œil inatten