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Libération
Critique

Anno : cent  minutes de solitude

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(Im)patience. Retard à l’allumage pour la saga «Evangelion».
publié le 4 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 mars 2009 à 6h51)

Perplexité devant ce premier des quatre volets remastérisant, reprenant et réorganisant pour le grand écran les épisodes de la saga animée Neon Genesis Evangelion.

Tout d'abord, parce qu'il va falloir s'armer de patience et attendre le quatrième film pour découvrir des parties réellement inédites. Mais, surtout, parce qu'Evangelion ne gagne pour l'instant pas grand-chose à essayer de faire tenir son épopée initiatique (dans Tokyo 3, un père lointain demande à son fils de 14 ans pas toujours rassuré de sauver le monde en affrontant un ange noir) sur une heure et demie compressée. Les séquences de ce You Are (Not) Alone se suivent, entassées comme des sardines, montées en recherchant avant tout le maximum d'efficacité, se bâfrant d'informations sans respirer. Si bien qu'il faut attendre une demi-heure avant de perdre cette sale impression d'être assis devant une bande-annonce qui n'en finirait pas. Une demi-heure avant de retrouver la poésie névrotique de quelques flash-backs de l'enfance de Shinji loin de son père, ce fond traumatique surpuissant qui, depuis longtemps, différencie cette série du tout-venant manga anonyme.

Evangelion 1.0 - la compil - a manifestement été mis entre les mains de monteurs qui n'ont pas (encore) trouvé la formule qui leur permettrait de faire tenir, sur un temps aussi long, une série qui se plaît à mêler des niveaux de lecture différents. Evangelion, ça a toujours été ça : un ensemble chaotique s