Ils retiennent leur souffle, les 18 000 couples homosexuels qui se sont mariés en Californie avant qu'on leur retire ce droit en novembre dernier : la Cour suprême de l'Etat doit se pencher sur leur cas jeudi à San Francisco. Saisie par trois couples, elle écoutera les arguments des uns et des autres ; audiences qui promettent d'être très suivies à travers le pays. Dans trois mois, les sept juges décideront de la constitutionnalité de la fameuse «prop hate» (proposition de la haine), telle qu'a été baptisée la «proposition 8» par ses détracteurs. Cet amendement, qui indique dans la Constitution du Golden State que «seul le mariage entre un homme et une femme est valide et reconnu», a été adopté lors d'un référendum, le 4 novembre dernier, par 52,2 % de la population. Un coup dur, voire un «choc psychologique», témoignaient alors certains gays.
D’autres Etats (l’Arizona et la Floride) ont voté dans le même sens que la Californie ce jour-là. La différence, c’est que celle-ci leur avait accordé ce droit six mois plus tôt, en mai, grâce à une décision historique de la Cour suprême. Un droit jugé constitutionnel. Le résultat du vote, dans un Etat très libéral (au sens anglo-saxon du terme) a d’autant plus surpris qu’à la même période, le Connecticut a, lui, accordé le droit de se marier aux homosexuels. D’autre part, le moment était mal choisi, alors que le pays mettait à sa tête un président progressiste (qui, cela dit, s’oppose au mariage gay, lui préférant