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Libération
Critique

Imbert de trop et ça dérape

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Vague. Le réalisateur revisite Eustache. Inégal.
publié le 11 mars 2009 à 6h53

Yaurait-il une mini vague et vogue du retour sur les lieux du «crime» cinématographique ? Après Nicolas Philibert revenant en Normandie là où fut tourné Moi, Pierre Rivière… de René Allio, voilà Henri-François Imbert à Narbonne, sur les traces des Mes petites amoureuses de Jean Eustache. Sauf que Philibert en était (jeune assistant d'Allio), et Imbert pas. Ce qui lui laisse toutes les latitudes, dont celle de s'inventer un film de famille et des souvenirs. C'est à un très gros morceau, certifié monument mondial du cinéma, qu'il s'attaque. Ce faisant, il passe à table, à sa façon, toute en diagonales.

A la faveur d'un hasard dont on ne saura pas s'il ne fut pas un rien prémédité, le réalisateur rencontre un des anciens acteurs de Mes petites amoureuses. Cet homme, prénommé Hilaire, mûr et sympathique, lui servira de guide, ou plus exactement de nautonier pour franchir le fleuve des morts (Eustache, mais aussi Nestor Almendros, le chef opérateur, ou Pialat, alors assistant) et accoster aux rives du film disparu. Le voyage est tout bonus quand sur des photos du tournage, la faille s'ouvre entre le Hilaire d'autrefois, jeune ado bravache, et le Hilaire d'aujourd'hui, chanteur amateur et brave type. Ce n'est pas la nostalgie qui surgit alors, mais une belle mélancolie, de la jeunesse, du temps passé, perdu et retrouvé. Le parti pris est plus malus, voire mal foutu, quand Imbert mêle à cette évocation sa propre intimité.

Il y a alors un côté «moi aussi» (