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Libération
Critique

«Welcome», la nage de vivre

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Pluie. Confrontation à Calais entre un clandestin et un maître nageur.
(© Guy Ferrandis2)
publié le 11 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 11 mars 2009 à 6h53)

Ça n’est pas faire injure à Calais d’affirmer que ce n’est pas exactement la cité la plus riante du pays. Au climat, déjà pas folichon (la seule ville de France où les gens sont capables de boire des verres en terrasses sous la pluie, galèje-t-on) et à l’âpreté du contexte socio-économique (le chomage y prospère), s’est superposée une autre donnée douloureuse et complexe : l’afflux de réfugiés désireux de franchir la Manche, direction l’Angleterre, où ils escomptent trouver le salut. Seulement, on connaît la réalité : censé figurer une issue de secours, Calais se transforme en cul-de-sac où s’entassent les misérables.

Bétail.Entre Nulle part terre promise (pas encore sorti) d'Emmanuel Finkiel, 14 Kilomètres de Gerardo Olivares, Import Export d'Ulrich Seidl ou Eden à l'Ouest de Costa-Gavras, le cinéma européen accumule ces temps-ci les projets qui, modulant la rage sur un ton tour à tour grinçant ou tragique, investissent la question de la détresse individuelle autour de ces mouvements opaques. Porté par le succès de Je vais bien ne t'en fais pas, Philippe Lioret apporte sa pierre à l'édifice.Signe particulier, Welcome opte pour un surplace tournant autour de la rencontre de deux hommes mus par une vie sentimentale contrariée qui les incite à se surpasser : le premier, maître nageur à la piscine locale, vit mal la séparation d'avec sa femme ; le second, jeune Kurde, veut tout tenter pour partir à Londres re